Cinq semaines passées auprès des enfants
Emmanuelle, Noéline et Pauline, trois étudiantes de l’IUT Carrières Sociales de Belfort viennent de rentrer du Togo. Voici ce qu’écrit Emmanuelle après ces cinq semaines auprès des enfants.
Ah l’Afrique ! Doux rêve de gamine. Prendre l’avion, découvrir une autre vie, des gens différents, me sentir utile à l’autre bout de la terre, voilà ce à quoi j’ai rêvé pendant de longues années et puis, un jour, un peu par hasard, mon chemin a croisé celui de Mana et Olivia.
Et me voilà, quelques mois plus tard débarquée à Kpalimé avec deux acolytes de l’IUT Carrières Sociales de Belfort, pour effectuer mon stage de fin d’année à l’orphelinat du CAST. Alors bien entendu tout n’a pas été rose ; le regard des gens dans la rue sur les yovos est parfois difficile à vivre ; le travail avec les enfants peut s’annoncer plus complexe que prévu suite à quelques petits soucis de compréhension français-éwé, éwé-français ; le choc culturel est parfois imposant et les visions du monde se confrontent. Et alors ? Il paraît que la beauté est dans la différence…
ci-contre, de haut en bas :
Activité cirque
Soirée énigme policière
Après la kermesse
Je ne saurais même pas comment résumer ce voyage, ces cinq semaines passées au CAST. J’aurais pu les résumer, là-bas, en pensant à ce que j’avais vécu pendant la journée : les sourires des enfants, les discussions interminables sous la paillotte, les soirées entre adultes, les danses dans la cuisine des mamas…
Mais maintenant, avec le recul du retour, je ne peux dégager tel ou tel événement puisque chaque instant passé au contact des personnes avec qui nous avons vécu était un moment unique. Tout restera gravé, des moments les plus simples comme les “bonjour, ça va très bien” du matin, aux sorties aux cascades, aux virées à Lomé, aux séances de peinture avec les enfants, aux cache-cache géants dans le centre où chacun comprenait les règles différemment. Tout restera gravé, tout.
Alors voilà, quelques semaines après le retour on peut dire que c’était une belle aventure, que nous avons réussi à mener les activités prévues dans notre stage, que nous avons beaucoup appris tant sur le plan humain que culturel ou professionnel et que surtout nous avons rencontré des personnes extraordinaires. Des personnes qui se battent pour réaliser leurs projets, pour que chaque enfant ait, comme ça devrait universellement être le cas, sa petite place au royaume du bonheur. On m’avait dit, avant de partir : “ce voyage changera ta vie“, je n’y croyais pas vraiment, et puis maintenant que je suis rentrée je peux le dire, j’ai un rêve, un nouveau rêve. Un rêve de gamine qui a un peu grandi, je veux y retourner, parce que quand on vit ce qu’on y a vécu, au CAST, on ne peut que laisser un petit bout de son cœur là-bas, sur l’autre continent, alors il faut y retourner, pour recoller les morceaux et pour se sentir exister, encore une fois.
En ce qui concerne notre travail avec les enfants, notre projet artistique a été difficile à mettre en place notamment au niveau du théâtre. Mais nous revenons très satisfaites du travail accompli avec eux. Nous leur avons fait découvrir de nouvelles choses et en contrepartie, ils nous ont beaucoup apporté tant au niveau de l’animation (chant, danse, jeux…) que des rapports humains.
Avant de partir pour la première fois, on se fait des idées qui sont parfois éloignées de la réalité mais c’est justement le fait de trouver des choses auxquelles on ne s’attend pas qui nous permet d’avancer, d’évoluer et de s’enrichir. Nous sommes très heureuses de notre voyage et nous avons trouvé exactement ce qui correspondait à notre formation. Nous l’avons déjà fait sur place mais il est bien qu’Avenir Togo ait aussi des répercutions des avis des visiteurs du CAST. Nous renouvelons nos remerciements et nos félicitations à l’équipe du CAST sur place pour tout le travail qu’elle accomplit, pour sa disponibilité, son ouverture d’esprit, sa sympathie et son professionnalisme.
Emmanuelle Daucourt